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L'opposition : 6 conseils pour mettre fin à la bataille

ENFANCE ET FAMILLE

Daphnée Roger-Ostine, travailleuse sociale

5/11/20245 min read

C’est un terme qu’on entend souvent et une dynamique qui décourage beaucoup de parents.

La fameuse opposition.

On parle d’opposition lorsqu’un enfant refuse de coopérer en refusant d’émettre un comportement demandé par son parent ou autre figure d'autorité. Cela peut être explicite au sens où l'enfant nomme son désaccord, cela pouvant mener à une argumentation et parfois à une crise ou encore un comportement indirect, par exemple lorsque l’enfant ignore la demande (peut faire comme s’il n’avait pas entendu par exemple) ou même faire le contraire

C’est important de dire que l’opposition, c’est un mécanisme normal et sain de dissociation de son parent, de développement de son individualité. Il y a plusieurs moments du développement, par exemple, le fameux 2 ans ou l’opposition est attendue en plus grande intensité. À noter qu’avant 5 ans, on ne parle pas d’un trouble d’opposition malgré que cela puisse être parfois intense à vivre pour le parent, puisqu’il s’agit du développement normal de l’enfant. On peut davantage parler de problème lorsque les enfants atteignent l’âge scolaire et que l’opposition devient systématique et engendre dans certains cas des crises pouvant aller jusqu’à des gestes violents.

Que votre enfant soit dans une phase normale d’opposition ou non, ça reste tout un défi pour le parent et donc, j’avais envie de vous partager 6 conseils que je donne aux parents que j’accompagne à mon bureau.

1.Identifier les besoins derrière les comportements :

La plupart du temps, l’opposition a une fonction de rechercher du contrôle sur son environnement, à répondre à leur envie d’exploration ou exprimer une émotion à son parent. Les enfants ont en général assez peu de pouvoir dans leur quotidien et certains cherchent à en avoir plus pour se sentir bien. Dans ce type de situation, on va essayer de considérer l’enfant en lui donnant des choix (prédéterminés par le parent), en lui offrant de la latitude et de l’autonomie. Par exemple, c’est l’heure du bain bientôt? Quelle serviette veux-tu prendre? Préfères-tu jouer x minutes avant ou après le bain? Mettre une minuterie pour marquer le temps de jeu restant.

Lorsqu’il s’agit d’un besoin d’exploration, on peut penser que l’enfant souhaite tester ses propres limites dans son environnement et prioriser son plaisir. Il ne faut pas oublier que le cerveau n’est pas encore tout développé et l’impulsivité est encore importante. On peut offrir alors des alternatives pour satisfaire le besoin, par exemple, ne pas permettre de monter sur la table mais laisser grimper dans un autre espace sécuritaire.

Certains enfants vivent aussi des émotions fortes qu’ils n’arrivent pas à gérer seul et l’opposition devient leur mécanisme maladroit afin d’alerter leur parent et communiquer qu’ils ont besoin de leur soutien face à une souffrance. Dans certains cas, si la souffrance est trop grande ou le parent démuni, cela peut s’avérer pertinent de consulter un professionnel.

2. Avoir des règles de famille et des conséquences claires et intervenir de façon constante et cohérente

Cela vaut la peine de s'asseoir avec les enfants plus vieux et leur expliquer les règles de famille. Un rappel visuel peut être très aidant. Les conséquences doivent elles aussi être prévisibles afin que l’enfant puisse faire des choix et éviter de créer de la réactivité face à une conséquence spontanée. Il faut évidemment choisir ses batailles comme parent, mais les règles que vous choisissez doivent être respectées et vous devez intervenir chaque fois et de façon cohérente entre les deux parents afin que cela fonctionne à long terme


3. Avoir des moments de qualité avec son enfants régulièrement

Pas nécessairement de longs moments, une vingtaine de minutes de votre attention ici et là dans la semaine et quelques activités plus longues à l’occasion, c’est parfait! Et ces activités n’ont pas besoin d’être toujours extraordinaires, on peut prendre un moment ensemble à discuter en faisant la vaisselle ou en allant faire des courses à deux par exemple. C’est important de nourrir la relation et ne pas toujours être dans la dynamique de conflit avec son enfant.

4. Mettre l’accent sur les bons comportements

Dans la même veine, c’est essentiel de miser sur les bons coups de notre enfant et lui montrer que ces comportements-là sont plus payants. Cela peut être des félicitations, un compliment, un pouce en l’air, une récompense comme du temps de qualité, un privilège ou une entente en lien avec un système de récompense. Attention ceci dit, les systèmes de récompense tendent à perdre de leur effet avec le temps.

5. Faire de l’ignorance intentionnelle lorsque possible et rediriger l’attention

Je reviens à choisir vos batailles. Lorsqu’une règle importante et établie n’est pas enfreinte et que cela n’implique pas la sécurité ou de la violence, c’est correct d’ignorer le comportement. On ne renforce ainsi pas la demande d’attention de notre enfant et il n’a pas de gain à continuer le comportement. Par exemple, on demande à l’enfant de mettre son chandail et il refuse. Ce serait correct de le laisser jouer sans chandail. Nous pouvons parfois nous questionner ‘’est-ce si grave?’’ et nous ajuster comme adulte, mais tenir notre constance lorsque la situation le requiert.Les conséquences naturelles des choix des enfants sont aussi des situations d’apprentissages pertinentes (dans ce cas ci, avoir froid sous le manteau, être gêné devant les autres etc.).

6. Rester calme et neutre lors des interventions. Ne pas tomber dans l’escalade et l’argumentation

Peut être un des plus importants conseils, il ne sert à rien d’escalader avec son enfant, cela ne fait qu’envenimer la situation. Ce n’est pas un combat à gagner entre vous et votre enfant. Un enfant ne peut pas argumenter seul, alors si nous ne répondons pas à ses tentatives, il n’y aura pas d’escalade. Au contraire, rester calme et même suggérer une activité qui aide à retourner au calme lors de crises sont des interventions qui fonctionnent bien. Au lieu de peser sur l’accélérateur, on utilise le frein.

Notre enfant argumente? on lui offre un choix, si possible, entre quelques options et on maintient la consigne. Il continue, on répète la consigne calmement et les choix. Il refuse toujours? On applique la conséquence prévue par exemple après un 1,2, 3. Il se désorganise? On aide l’enfant à se calmer puis on reprend la situation avec lui.

En espérant que cela soit utile!

Et rappelez-vous que si vous êtes dépassé comme parent, les intervenants de divers horizons professionnels sont là pour vous soutenir avec votre enfant.