Gérer la Colère Parentale lors des Interventions avec les Enfants
9/19/20245 min read


La Gestion de la Colère Parentale
La colère est une émotion humaine normale que tout le monde ressent, y compris les parents. Cependant, gérer la colère lors d'interventions auprès des enfants peut s'avérer particulièrement difficile, surtout lorsque des comportements à défi surgissent. Dans cet article, nous explorerons la fonction de la colère et fournirons des stratégies pour vous aider à retrouver votre calme tout en intervenant adéquatement auprès de vos enfants.
Comprendre la Fonction de la Colère
Il est essentiel de comprendre que la colère a une fonction adaptative. Elle peut servir d'indicateur que quelque chose ne va pas et nous pousse à réagir face à des situations perçues comme injustes ou menaçantes. Pour les parents, cette émotion peut être amplifiée par les comportements de leurs enfants et les frustrations inhérentes à la vie familiale. Plutôt que de se juger sévèrement pour cette émotion normale que nous vivons à peu près tous, explorons ensemble des solutions pour mieux gérer vos réactions.
Outils pour Retrouver le Calme
Lorsque la colère surgit, il est crucial de disposer d'outils efficaces pour retrouver le calme. Voici quelques pistes que vous pouvez utiliser dans ces moments-là:
En prévention
Être conscient de son seuil de tolérance et intervenir avant de l'atteindre : Par exemple, si j'ai tendance à répéter 8 fois calmement et puis me mettre à hurler la 9e fois, je pourrais intervenir à la 4e ou 5e fois au plus tard, par exemple en accompagnant l'enfant dans l'exécution de la consigne ou en faisant vivre la conséquence logique associée à mon enfant. Si cette journée-là, j'ai la mèche plus courte, je peux le verbaliser ''ouf, je suis désolée, maman manque de patience aujourd'hui'' et m'ajuster en intervenant plus rapidement.
Répondre à mes besoins : J'aime bien l'idée de prendre quelques minutes pour évaluer mes besoins chaque jour, par exemple sur le retour du travail. Si j'ai besoin d'un environnement calme cette journée-là, si je suis fatiguée et les tâches me pèsent beaucoup ce soir, si j'ai besoin de ma bulle corporelle etc., je mets mes limites et prends les moyens de me soulager. Je peux nommer mes besoins à mon coparent par exemple, déléguer/repousser des obligations en fonction de mon énergie, faire respecter mes limites à mes enfants aussi lorsque possible ''non, maman a besoin de quelques minutes sans musique, mais on peut jouer à ce jeu calme si tu en as envie''.
Formuler des demandes claires et le faire à proximité de l'enfant pour augmenter la collaboration : Cela permet d'être bien sûr que notre enfant comprend. On émet une consigne simple (ou on la diviser en étapes) et on l'énonce avec le moins de négation possible (''marche dans la maison'' plutôt que ''ne cours pas''), car l'enfant comprend mieux ce qu'on attend de lui) et faire sa demande en étant proche physiquement de l'enfant, par exemple, ne pas donner une consigne depuis une autre pièce. Le contact visuel aussi est aidant).
Lorsque j'ai besoin de me calmer activement
Les exercices d'ancrage (pleine conscience) : La pleine conscience permet de prendre conscience de ses émotions sans jugement et les ancrages de se ramener au calme dans le moment présent. On pense rapidement au 5-4-3-2-1, à des exercices mentaux comme compter à rebours ou se répéter un mantra apaisant comme ''je suis plus fort que ma colère'' ou ''cette situation ne mérite pas de me faire perdre mes moyens''. Pour plus de notion sur les ancrages, revenez bientôt pour un article dédié à ce sujet.
Se distraire : en utilisant de la musique, par exemple avec un écouteur; en redirigeant mon attention vers une activité plaisante ou prenante, par exemple aller faire la vaisselle ou écouter un petit vidéo drôle et revenir dans quelques minutes pour reprendre l'intervention.
Exprimer ses émotions : par exemple via un journal électronique ou papier dans lequel écrire ce qui nous pèse ou encore en parler par texto à une personne de confiance pour ventiler la pression.
Respiration Contrôlée : La pratique de techniques de respiration, comme la respiration profonde, aide à réduire le stress. Inspirer lentement par le nez, puis expirer par la bouche, peut apporter un apaisement immédiat.
Se Retirer : Une des meilleures façons de gérer la colère est parfois simplement de prendre du recul. Se retirer quelques minutes d'une situation difficile laisse aux parents le temps nécessaire pour se calmer avant de répondre. Si on est seul avec l'enfant, on s'assure de sa sécurité et on y va (Par exemple, en auto, on peut se stationner et aller respirer dehors 3 minutes ou avec un bébé on le met dans son berceau même s'il/elle pleure). C'est une stratégie efficace pour éviter des réactions impulsives qui pourraient aggraver la situation.
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Reprendre la situation lorsqu'on a cédé à la colère avec notre enfant
Malgré toute la bonne volonté du monde, cela va arriver quand même à l'occasion de perdre patience. Et lorsque cela arrive voici quoi faire pour rétablir le lien avec son enfant,
Dans des mots que l'enfant comprend :
S'excuser d'avoir [XYZ] et nommer que ce n'était pas la bonne réaction à avoir.
Dire que ce n'est pas sa faute, c'est nous qui étions trop fâché.e (c'est la job de l'adulte de gérer ses émotions).
Rassurer l'enfant qu'on n'est pas en colère contre lui/elle et qu'on l'aime.
Attention, rétablir le lien ne veut pas dire A. d'accepter tous les comportements B. de renoncer à mettre en place des conséquences adaptées au développement de l'enfant lorsque requis. Les deux peuvent co-exister et si la conséquence est disproportionnelle à la situation, c'est complètement adéquat de se réajuster. Petit conseil sur le pouce : lorsqu'on est très en colère, on évite d'inventer des conséquences, c'est tout à fait correct de nommer ''là maman est trop fâchée pour penser, mais [xyz] est inacceptable et je vais réfléchir à une conséquence puis te l'annoncer lorsque je serai calme''.
Ainsi,
gérer la colère parentale lors des interventions auprès des enfants n'est pas une tâche facile, mais c'est une compétence qui peut être développée. Et ultimement, rappelons-nous que nous ne sommes que des humain.e.s imparfait.e.s qui font de leur possible et que nos enfants nous aiment parfaitement ainsi.
N'hésitez pas à aller chercher de l'aide si vous vous sentez régulièrement dépassé.e par vos émotions, dont la colère.
Disclaimer : Cet article ne fait aucunement l'apologie de la violence envers les enfants au sens de la loi et Daphnée Roger-Ostine, T.S. condamne formellement tout mauvais traitements physiques ou psychologiques, qui devraient toujours être dénoncés aux autorités compétentes afin que les enfants et leur famille reçoivent l'aide requise.

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